Rencontre avec Lou et Nikopek – Auteurs de Rockabilly Zombie Superstar

Aujourd’hui ce n’est pas un mais deux auteurs que nous interviewons à l’occasion de la sortie de leur première série commune, Rockabilly Zombie Superstar. Deux auteurs très sympa à découvrir sur Bulle d’Encre dès à présent.

Chronique du Tome 1

Retrouvez la preview des sept premières planches du Tome 1 ici.

Bulle d’Encre : Bonjour Lou et Nikopek ! Votre série Rockabilly Zombie Superstar aborde le thème des zombies, c’est assez rare en BD. C’est un thème qui vous tenait à cœur à tous les deux ou plutôt à l’un de vous en particulier ?
Lou : En fait si on creuse un peu, Rockab aborde davantage des thèmes sociaux, comme la ségrégation, le racisme, le fascisme et la culture « red-neck », plutôt que celui du zombie à proprement parler, qui est avant tout ici un moyen plus qu’une fin en soi.
Nikopek : Yep, très bien dit, mon cher Lou !

BDE : Quelles sont vos références en terme de zombies ?
L : Je n’ai personnellement pas de référence particulière. J’aime bien sûr beaucoup le cinéma de Romero et la période italienne des années 70, parce que ça reste encore un élément clef dans l’évolution du mythe des morts-vivants. Mais en réalité, ma référence se base sur la globalité de la « culture zombie », à travers tous les médias, des jeux de rôles et vidéos au cinéma en passant par la littérature, le cinéma… Je crois ne jamais avoir entendu parler d’une pièce de théâtre avec des zombies par contre. Ça pourrait être chouette… comme un huis-clos sur scène.
N : Je vais faire dans l’original en disant Romero ! La Nuit des morts-vivants, Dawn of the dead, etc…
Mais aussi Le retour des mort-vivants, La maison près du cimetière etc…
Bref, je dirai que les zombies sont ma référence ! Hi hi !

BDE : Y a-t-il une raison particulière pour avoir choisi Elvis et plus précisément un de ses sosies comme protagoniste de votre récit ?
L : Elvis, en plus de dégager une aura particulière, reste encore le meilleur symbole de l’Amérique et du Rock’n Roll/rockabilly à ce jour, symbole aussi de la beauté et de la jeunesse, ce qui peut être drôle à confronter avec le mort-vivant, vieux et décrépi. Mais prendre un sosie, c’est aussi rapprocher le héros à notre niveau, le faire passer du statut d’idole à celui de Mr-tout-le-monde. C’est aussi une façon de parler de « désincarnation » et de rebondir sur le thème du mort-vivant que d’utiliser quelqu’un qui voue son existence à copier celle d’un autre. Et puis, je trouve les sosies drôles et propices à l’absurde.
N : Elvis est une idole. Immortel. Un symbole. C’est le King quoi ! ^^
J’aime beaucoup le Rockabilly, le Psychobilly. Quand j’ai imaginé cette histoire, c’est venu tout naturellement. Je voulais faire une histoire de zombies, mais décalée, pas un énième zombie slayer. Il me fallait un « héros » atypique. Elvis ? mmmm… non. Un sosie ?… oui, mais un sosie minable! C’est ridicule et fascinant un sosie. Non ? Surtout les sosies du King ! La prochaine fois, ça sera un sosie de notre star nationale, Johnny !!! Ha ha !

BDE :Vous travaillez tous les deux sur le scénario, quelle méthode employez-vous ? L’un de vous s’occupe de la trame générale et l’autre plus précisément des scènes ?
L : C’est un dialogue entre nous deux, un ping-pong. C’est assez rock’n roll, y’a pas de façon particulière, et parfois quelques scènes ou dialogues s’improvisent à la dernière minute. C’est à peine si on a un séquentiel défini. On sait juste d’où on part et où on veut aller, quelques scènes charnières, et le reste, c’est pas mal d’improvisation entre Niko’ et moi.
N : Je ne pense pas qu’il y ait vraiment une méthode précise. C’est surtout un « ping-pong » ! On échange, on rectifie, on réécrit… jusqu’à arriver à la planche finie.

BDE : A ce jour vous n’avez été crédité qu’en tant que coloriste BD, est-ce en quelque sorte un aboutissement de signer cette série chez Ankama respectivement comme scénariste et dessinateur ?
L : Absolument. La couleur était pour moi avant tout un moyen de poser un pied dans l’édition et de gagner ma vie en travaillant mes projets persos à côté. J’espère progressivement arrêter la collaboration couleur et me consacrer uniquement à mes livres.
N : Ah ça oui que c’est un aboutissement ! Scénariste et dessinateur !!! Le rêve ! Des années de galère pour y arriver ! Et je n’ai été coloriste que sur un seul album… je n’ai aucunement envie de continuer dans cette voie là. Quand je vois ce que fait Lou, je me dis que je préfère laisser la colo à quelqu’un qui s’y connait !

BDE : D’autres projets BD en tête ?
L : Oui, plein et pas spécialement BD non plus. Mais c’est top secret !
N : Oui. Sur les années punks d’un ami pendant les 80’s, genre de journal autobiographique. Un western post-apo. Un conte horrifique, etc… J’ai le cerveau qui bouillonne ! Hu hu !

BDE : Merci à vous !!!

Propos recueillis par Nicolas Vadeau

Interview réalisée le 23 août 2009.

© Ankama/Lou/Nikopek
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