Rencontre avec Mick – Scénariste de World Catch Mania

« Le monde du catch est un univers explosif où des gladiateurs bodybuildés et hauts en couleurs luttent pour la victoire et assurent le spectacle. Dans une ambiance du tonnerre, les lutteurs enchainent combats, cascades et comédie pour ravir le public et mettre le feu aux poudres !!! »

World Catch Mania est une série qui sort dans les prochains jours et que nous mettons en avant sur Bulle d’Encre. A cette occasion, nous avons interviewé Mick qui est à l’origine de la série et que l’on connait pour avoir travaillé avec Bulle d’Encre au lancement du webzine Boule de gomme.

Chronique du Tome 1

Rencontre avec Mick

Bulle d’Encre : Bonjour Mick. Comment t’es venue l’idée de créer une série sur le catch ?

Mick : Je suis fan de catch depuis que j’ai accès à la TNT, et la popularité du catch a débuté à la même période, ça doit avoir un rapport avec le fait que la TNT devienne obligatoire sur les nouveaux téléviseurs. Les chaines TNT deviennent plus accessibles. Alors pourquoi ne pas lier l’utile à l’agréable en proposant une série gag sur le catch et particulièrement sur les stars du catch US ? J’ai amené cette idée de série à mon éditeur qui a bondi dessus et les choses ont rapidement décollé.

BDE : Le catch semble à nouveau populaire en France depuis quelques temps, penses-tu que le public soit prêt à s’enthousiasmer de ce sport à travers une série BD et plus particulièrement World Catch Mania ?
M : J’y parodie les catcheurs que les fans admirent dans des situations assez loufoques et j’espère que les fans de catch seront accrochés et prendront autant de plaisir à lire l’album que moi à l’écrire. J’aime particulièrement l’idée de m’approprier les catcheurs pour les détourner. Et j’espère que les lecteurs le remarqueront et seront amusés.

BDE : D’autres séries telles que Lucha Libre chez les Humanos mettent en scène des catcheurs sans pour autant mettre en avant les matches, avec ta série c’est au contraire le sport en lui même que tu as souhaité mettre en lumière. Est-ce que l’humour était ton seul angle d’attaque possible pour traiter du sujet ?

M : L’humour était pour moi un choix évident comme angle d’attaque. C’est déjà un domaine que j’affectionne particulièrement et ça me paraissait indispensable de l’utiliser pour cette série. Je ne le voyais pas autrement. Dans une série comme Lucha Libre, que je suis, les personnages de Frissen sont certes catcheurs mais ce point sert uniquement à donner une personnalité aux personnages qui évoluent dans une histoire originale et singulière, bien loin des rings et du catch télévisuel. World Catch Mania est vraiment une parodie du catch US en vogue, l’intérêt étant de parodier les catcheurs à travers le catch lui-même et son univers.

BDE : Les gags sont plutôt bon enfant, plus adaptés à un public jeune et non bédéphile. Est-ce un choix pour justement toucher le public adepte du catch, notamment les plus jeunes ?
M : Oui totalement, le public visé est le lectorat jeunesse puisque c’est en grande majorité cette tranche d’âge qui a fait monter le catch en puissance ces derniers mois.

BDE : L’album parodie quelques grandes stars du catch américain, ou plutôt les personnages qu’ils incarnent. Peux-tu nous les présenter davantage ? Et pourquoi as-tu choisi ceux-là plus précisément ?
M : Les stars du catch ont différentes formes de popularité et il m’a paru évident de parodier les plus connues et les plus regardées pour que l’album parle au public et réponde à leurs attentes. Et j’ai remarqué que certains catcheurs sont plus faciles à mettre en scène, si je prend exemple du « Big Chauve » qui fait 2m20 pour 230kg, son physique m’inspire bien plus que des personnages comme « Johnny Fissa » ou « Jerican » qui m’inspirent déjà moins mais que je me dois de placer pour ne pas déséquilibrer l’album global.

BDE : Le côté business et coulisses du catch est peu abordé dans ce premier volume. Une volonté de rester sur le côté spectacle ou ces thèmes seront abordés plus tard ?
M : Le coté business et les coulisses hors caméra est quelque chose d’assez peu montré dans l’univers du catch, voire pas du tout. Donc il est difficile de composer sur ces sujets. Je me dois aussi de respecter l’attente du public fan de catch qui aime ce sport pour le spectacle qu’on nous offre et dénoter le moins possible avec ce que les gens ont l’habitude de voir à la télévision. Il faut que l’album leur parle sans se sentir perdus. Les quelques gags qui sortent du ring sont plutôt là pour aérer l’ensemble et diversifier les sujets.

BDE : World Catch Mania va bénéficier d’une mise en avant assez impressionnante, peux-tu nous en dire un peu plus ?
M : J’avoue me sentir dépassé par l’enthousiasme des diffuseurs et autres commerciaux autour de la série. Mon idée de départ était de proposer une série gag sur un sujet en vogue, comme on le fait sur bien d’autres bandes dessinées. La mise en place est assez conséquente. L’album va être distribué partout et sera même disponible en hypermarché et en Belgique. Je suis assez content même si j’étais loin de me douter de tout ça quand j’ai amené l’idée de la série.

BDE : Après avoir signé plusieurs albums en tant que coloriste, qu’est-ce que cela te fait de signer ton premier album en tant que scénariste ?

M : Techniquement, j’avais déjà scénarisé un album qui était une commande d’un éditeur et que j’ai réalisé sous pseudo. Mais World Catch Mania est réellement le premier album que je scénarise et colorise dans lequel je peux vraiment m’exprimer et m’épanouir, sachant que j’ai moi-même amené l’idée première que j’ai développée ensuite. Car le fait de scénariser et de coloriser me permet d’avoir mon empreinte à différents niveaux, ajouté à ça le dessin de Pedro qui vient sublimer mes scénars. Le tout permet de proposer un ouvrage à la hauteur de mes attentes et de me sentir réellement investi.

BDE : Sachant que tu dessines également, l’envie de signer une BD en tant qu’auteur complet te tente certainement ?
M : Le dessin est loin derrière moi malheureusement. Mon travail de scénariste et surtout de coloriste me prennent un temps fou et j’en suis très content mais je n’ai que très peu de temps libre donc presque aucun pour le dessin. Mon niveau de dessin ne me permet pas de signer une série, et je ne pense pas avoir suffisamment de motivation et de temps pour travailler mon dessin afin d’accéder à l’édition comme dessinateur. Donc peut-être un jour mais pas tout de suite… Mais cela ne m’empêche pas d’avoir plusieurs projets en vue comme scénariste et quelques séries en cours comme coloriste, donc quelque part je préfère être débordé et ne pas avoir le temps pour autre chose, plutôt qu’être totalement libre et donc au chômage !

BDE : Justement, peux-tu nous parler de tes projets à venir ?
M : Avec mon collègue Zaz, nous avons en préparation une série gag politico-médiévale en mal de dessinateur aux éditions Kantik qui s’annonce prometteuse. Et je développe seul au scénario une série de Steam Fantasy, une aventure épique, avec un jeune dessinateur. J’ai d’autres choses en préparation mais elles ne sont pas encore assez avancées pour pouvoir en parler !

BDE : Merci à toi !

Propos recueillis par Anthony Roux et Nicolas Vadeau

Interview réalisée le 6 avril 2010.

© 2010 KANTIK/Mick/Valiente
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